Au-delà de l’idée romantique de l’amour, depuis 2003, à l’initiative de l’alliance européenne pour la santé sexuelle, la célébration du 14 février comme journée européenne de la santé sexuelle est promue dans toute l’Europe. Le but est de faire prendre conscience que la santé sexuelle est une partie importante de la vie et qu’elle peut conditionner le reste de la santé et du bonheur en général. La sexualité saine est un indicateur de la santé et donc de la qualité de vie de la population. Cependant, même en 2022, le sexe reste encore un sujet tabou. L’absence d’une véritable éducation sexuelle perpétue les mythes et les stéréotypes de genre qui nous empêchent de communiquer de manière positive et saine.
Un sujet encore délicat
Et c’est toujours un sujet tabou. Nous n’avons pas vraiment d’éducation sexuelle dans les écoles, ni de formation dans les universités pour les professionnels, ni même pour ceux qui s’occupent de l’éducation et des soins de santé, qu’il s’agisse de médecine ou de psychologie. Nous ne parlons que des risques liés à la sexualité. On ne nous enseigne pas que la sexualité est ce que nous sommes, qu’elle nous permet de nous connaître et de nous accepter. Une sexualité saine favorise l’estime de soi. Elle permet de mieux gérer ses émotions, d’apprendre à interagir de manière saine.
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On a encore trop tendance à utiliser la peur comme une arme pour aborder la sexualité. La sexologie est une science qui est très mal notée, même si elle est très importante pour tout. Jusqu’à il y a peu, la sexualité n’était portée que dans le domaine sanitaire et hygiénique, c’est-à-dire qu’on apprenait à mettre des préservatifs. L’enseignement est toujours basé sur la peur et non sur les émotions des individus. Les mots comme “masturbation” ou “masturbateur” sont toujours très tabous. Il est rare que la notion de plaisir soit abordée dans les enseignements sexuels actuels.
Un manque de diversité sexuelle
L’amour et la sexualité continuent d’être des concepts présentés comme quelque chose de propre aux couples hétérosexuels, beaux et jeunes. La diversité sexuelle n’apparaît toujours pas dans notre société, alors qu’il y a autant de sexualité que de personnes. Et oui, même les grands-parents font l’amour et cela n’a rien d’étrange. La sexualité, c’est pour tout le monde !
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À ce sujet, il semblerait que les personnes âgées, les homosexuels, les personnes handicapées ne peuvent pas aimer. Nous avons toujours en tête un exemple de l’amour romantique qui se limite à un jeune couple, principalement garçon-fille, et parfait, sans défaut et presque sans passé, comme un exemple de l’amour parfait et du seul objectif à atteindre pour être heureux. Et c’est sur cette image que les jeunes amants construisent leurs attentes, et donc leurs succès et leurs échecs romantiques.
Le problème, c’est qu’il n’existe pas un être humain parfait ni un couple parfait. Introduire la notion de diversité sexuelle est une chose importante pour la construction des générations futures. Le sexe ne doit plus être un sujet tabou. Il est préférable de pouvoir en parler librement plutôt que de laisser nos jeunes découvrir leur sexualité sur Internet.